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Que s’est-il passé sur le sol d’Angleterre ?

 Ce sont les normands qui s’étaient installé sur ce teritoire en 900 grâce à un traité, qui à partie de de 1066 vont imposer à l’Angleterre qui elle-même avait été envahie par les saxons, composées de plusieurs royaumes indépendants qui vont voler en éclat. Et à la place Guillaume va imposer un pouvoir fort.

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Ce pouvoir fort va unifier ce pays, va unifier l’Angleterre qui était composée d’Angles et de de Saxons, sous la férule des normands

 

Un régime féodal puissant

C’est ainsi que Guillaume, duc de Normandie, devenu dès 1066 Roi d’Angleterre, introduit le régime féodal tel qu’il existait en Normandie, c’est-à-dire une féodalité que le duc contrôle notamment grâce à une puissante administration que ses prédécesseurs avaient développé dans cette principauté normande et qui échappait à cette date complètement à l’autorité du Roi de France. Au début du XIème, même si l’idée de royaume reste entière, dans la réalité le soi-disant royaume de France est éclaté en grandes principautés, et le Roi de France est moins puissant que le Comte de Flandres, le Duc de Bourgogne ou le Duc de Normandie. En pratique à l’époque, le Duc de Normandie est un roi en sa principauté.

 

Aussitôt l’Angleterre vaincue Guillaume va concéder à tous ses barons venus avec lui, donc à des barons normands, qui parlent une nage qui s’approche plus du français que de l’anglais, des fiefs (avec tout ce que cela comporte). En échange, ces barons normands qui vont allez vivre en Angleterre vont en échange jurer fidélité et lui prêter hommage, et l’assurer de leur aide militaire. Bien entendu, les normands ne sont pas très bien accueillis sur le sol anglo-saxon.

 

Les barons normands à leur tour concèdent une partie de leurs terres à leurs propres vassaux qui sont de moindre importance, des chevaliers qui évidemment doivent à leur baron les mêmes services féodaux (aide et conseil).

 

Les chevaliers leur tour vont accorder à leurs serfs et un serf à cette époque c’est quelqu’un qui est attaché à une personne et à la terre (différence avec l’esclave) une certaine protection contre des récoltes.

 

Le système anglo normand

Donc du haut en bas de l’échelle sociale, le système qu’on va appeler maintenant anglo-normand, le système tout entier est fondé sur le principe d’échanges : la terre contre les services, que ces services soient militaires ou nourriciers. De plus, le lien qui unit chaque haut-seigneur à son vassal était sacré, parce que chaque vassal prêtait hommage et fidélité non pas comme en France sur un bout de terre ou un bout de bois, mais sur les Evangiles.

 

Et puis dans le but d’éviter les guerres intestines entre ses barons, Guillaume qui règne jusqu’en 1087, leur impose 2 règles (exception par rapport à ce qui se passe dans le royaume capétien à l’époque)

  • séparation de la justice ecclésiastique et la justice temporelle
  • exigence de tout homme quelque soit la personne dont il tenait son fief qu’il futé d’abord le vassal du Roi.
    Ce qui fait que ni en Normandie ni en dans cette Angleterre nouvellement conquise n’existe la règle « le vassal de mon vassal n’est pas mon vassal ». Cette règle qui a posé tant de problèmes à la royauté capétienne n’a jamais existé en Normandie ni en Angleterre. Le moindre vassal prêtait serment au duc de Normandie, Roi d’Angleterre ; Tous les vassaux sont donc en la main du Roi d’Angleterre. Cela veut dire et c’est capital par la suite, que tous les hommes libres du duché de Normandie et du royaume d’Angleterre étaient soumis à l’autorité absolue du duc-roi, qui exerce sur tous ses hommes et sur toutes ses terres son pouvoir sans qu’il y ait de contestation.

 

Parallèlement, Guillaume ne s’est pas arrêté à cela. A la fin de son règne, vers 1085 il va exiger le recensement de tous les fiefs mais aussi de tous les foyers d’Angleterre (il est très en avance sur son époque). Dans quel but ? Dans le but d’imposer, de lever des impôts. C’est cette décision capitale et très précoce par rapport aux autres principautés qui est à l’origine de ce que l’on appelle le Doomsday Book, ce document qui permet à Guillaume et à ses successeurs d’établir un système financier très en avance.

 

Rappel : le Roi de France se baladait avec son trésor, et même qu’il avait perdu ses archives.

 

Les successeurs de Guillaume et notamment le roi Henri 1er d’Angleterre (règne de 1100 à 1154 – couvre les règnes de Philippe 1er et Louis VI), lui aussi très avance, pour s’assurer du soutien de son peuple, lui octroie ce que l’on a appelé une « charte des libertés ». C’est d’ailleurs en Angleterre le début d’une très longue liste de concessions en ce genre. Cette charge des libertés a été confirmée par les successeurs d’Henri 1er lorsqu’ils montaient sur le trône.

 

Parmi eux évidemment l’incontournable Henri II d’Angleterre qui était en même temps comte d’Anjou et duc de Normandie. Il devient roi d’Angleterre après une période extrêmement difficile de guerre civile pour des raisons de successions. Tenant de main de maitre son domaine, Henri II qui est issue de la famille des Plantagenêt, s’avère un très fin politique, un administrateur hors-pair, in législateur prolixe et un stratège incontournable.

Il s’avère aussi avoir une bonne connaissance des hommes ; la seul erreur qu’il est commise, mais de taille, il s’est trompé sur la personnalité de son ami qui était chancelier d’Angleterre, le dénommé Thomas Beckett, qu’il a nommé archevêque de Canterbury, et qui dès lors à mené la politique d’Angleterre contre le Roi Henri II. Cela s’est terminé par l’assassinat de Thomas Becket, ce qui a fortement ternie la réputation d’Henri II, rival numéro 1 du roi capétien Louis VII.

Le règne d’Henri II, qui exerce son pouvoir sur ce Martin Aurel a appelé l’ « empire » des Plantagenêt car les possessions sont énormes et variées.

 

Son règne sur cet empire fût marqué par 2 décisions capitales.

La première relève de ce qu’on appelé les constitutions de Charenton en 1164. Ces constitutions déterminaient les domaines de compétence des cours temporelles (en France cela ne se fera qu’au début du XIVème siècle) et des justices ecclésiastiques qui se virent attribuées par exemple compétence sur les affaires du clergé, en matière matrimoniale et par ricochet  sur les affaires successorales.

 

La seconde décision extrêmement importante se fut la réunion très fréquente organisée par le Roi lui-même mais qui ne craignaient pas ses vassaux, de ce que l’on appelle le Conseil du Roi, ou Grand Conseil (curia régis). C’est-à-dire l’assemblée du royaume pour que le Roi puisse légiférer.

 

Lorsqu’ayant réuni ce grand conseil le Roi légifère, il le fait « du consentement des archevêques, des évêques, des barons, des comtes et nobles d’Angleterre ». (Rappel : quand Louis prend l’ordonnance de Soissons en 1167, la moitié des vassaux ne sont pas là). Cette formule se trouve au bas de tous les actes législatifs, c’est une indication essentielle qui permet de saisir la composition de ce commencement du Parlement d’Angleterre, Parlement au sens ou nous l’entendons aujourd’hui.

 

Ces barons d’Angleterre, tenus d’une main de fer par Henri II, sous le règne de son dernier fils, jean sans terre, roi beaucoup plus faible, vont relever la tête. C’est lorsque révoltés par un certain nombre d’exactions commises par Jean sans Terre, et par la perte d’un certain nombre de territoires, ils vont lui imposer la signature d’un texte fondateur, capital, considéré comme la première loi écrite d’Angleterre, la fameuse magna carta, la « Grand charte » de 1215. (Après la second guerre mondiale, Churchill déclare « voilà une loi qui est au dessus du Roi et que le Roi ne peut pas violer ») cette réaffirmation de la loi suprême et son expression dans une charte générale est la grande valeur de la magna carta car elle a été aussi accordée au peuple.

 


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Auteur : Planete Droit

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